Définition de BIS, BISE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : bi, bi-z'

DÉFINITIONS

1
D'un gris brun. De la pâte bise.
Cette maîtresse un tantet bise Rit à mes yeux
de Jean de LA FONTAINE dans Pâté.
Pain bis, pain de couleur bise, attendu qu'il y reste du son.
J'ai faim, dit-il ; et bien vite Je sers piquette et pain bis
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Souv. du peuple.
Pain bis blanc, pain entre le bis et le blanc. L'Académie écrit bis-blanc avec un trait d'union, qui est de trop ; car ces adjectifs de couleur redoublés n'en prennent pas.
À bis, à blanc, de toute façon.... tout ce qu'en ce temps, à bis, à blanc, on veut qu'on croie, Harangue des gens de Sarulle à M. de Vintimille contre l'unigenitus, 1732.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Les roches bises, les destreiz merveilleus
dans Ch. de Rol. LXIII
2
XIIe s.
Et [ils ont] les murs crevantés de fort arene bise
dans Sax. XXIII
3
XIIIe s.
La granche fu moult bien asise ; Li mur furent de roche bise Moult fort, ne vos en mentiron
dans Ren. 6524
Après tous ceus se tint Franchise, Qui ne fu ne brune ne bise, Ains ere blanche comme nois [neige]
dans la Rose, 1198
Chascuns est en aniaus et en buies là mis, Chascun jor portent piere aus murs d'araine bis, Et traient aus carues [charrettes] tote jor com roncis
dans Ch. d'Ant. I, 670
Sepultures leur pavent leur cloistre et leur eglise De mainte bele tombe polie, blanche et bise, Forte, dure et espesse por ce qu'elle ne brise
de Jean Chopinel, dit Jean DE MEUNG dans Test. 1078
4
XVIe s.
Qui de la peau de lyon roux ou bis Vouldroit armer la semplette brebis, Jà plus hardie ou fiere n'en seroit
de Jean des Mares ou Des Marets, dit Jean MAROT dans V, 93
Ô cueur remply de fallace et faintise ! Ô cueur plus dur que n'est la roche bise !
de Clément MAROT dans II, 5
Robin mangeoit un quignon de pain bis
de Clément MAROT dans VI, 263
J'ay bien occasion de vous suivre, monsieur le lieutenant, et faire service à la noble assemblée, à bis ou à blanc, à tort et à droit
dans Sat. Mén. p. 97

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, bège, fauve, roussâtre ; provenç. bis ; espagn. bazo ; ital. bigio ; bas-lat. bisus. Mot d'origine difficile à trouver. Vossius, dans Ménage, Orig. de la langue ital. p. 509, indique une étymologie que Diez est disposé à accepter ; c'est le latin bysseus (de byssus) qui signifia couleur de coton et qui, comme d'autres termes de couleurs, aurait changé d'acception ; d'où viendraient le port. bugio, bis, et le bas-lat. busius, fauve. Pourtant Diez préfère une apocope de bombycius (de coton), semblable à celle de basin ; les formes voisines auraient donné : bombacius, l'esp. bazo, et bumbucinum, le port. bugio. Ménage avait indiqué piceus.

Termes proches de BIS, BISE